La lune radieuse s'est , doucement , installée , au coeur des plis de l'ample manteau étoilé ... Un hémisphère du monde , paisiblement , s'endort , la nuit tranquille ensommeille , bientôt , les corps ...
L'air chaud et pesant du jour qui décline , cède sa place à une légère brise badine , tous les bruits et tous les cris étourdissants , s'évanouissent dans un silence bienfaisant ...
Il ne faut plus , maintenant , vous attarder , dans vos gîtes , vous devez , vite , rentrer , petits rongeurs , souris , mulots et campagnols , le Grand-Duc nocturne a pris son redoutable envol ...
Ses larges ailes se déploient , majestueusement , et , aux aguets , son regard vif se révèle perçant , il survole les cimes tremblantes bien lentement , puis , dans les branchages , hulule son cri strident ...
A la quête , pour son repas du soir , d'une proie , avec vigilance et persévérance , il plane et tournoie ... Les mammifères innocents doivent se montrer prudents , si un retard les empêchent de trouver un refuge , à temps ...
Un malheureux craintif hérisson , tout à coup , effrayé , par les serres puissantes , se fait , rapidement , piéger ... Avec cette bienvenue pitance , le hibou chanceux et satisfait , emporte , précieusement , entre ses griffes , son prisonnier ...
Le rapace , sur les remparts du vieux château , perché , épie une autre éventuelle victime , en bas , dans la vallée , s'éloigne et se pose sur une corniche rocheuse escarpée , et finit par rejoindre le creux de son chêne préféré ...
Il met à l'abri son dîner , le petit animal capturé , veille , encore un peu , dans son trou familier , et , enfin, s'assoupit , dès l'aube et ses premières clartés , le défi de la lumière du jour , il ne peut l'affronter ...
Au Pays des Rêves , pas de rencontre avec la chouette solitaire , cette Effraie , que l'on dit complice des malignes sorcières ... Au Pays des Songes , les croyances druidiques et de l'Antiquité , nous feront voyager avec l'Oiseau de la Sagesse et ses qualités ...
Dans le mur de l'Eglise notre-Dame de Dijon , sculptée , la Hulotte est Porte-Bonheur , et la pierre , il faut effleurer ... Dans nos Rêves , notre épaule sera , pour une nuit , sa cachette , la Chevêche sera Symbole de la Connaissance intime et secrète ...
De la horde , il s'était éloigné , épris d'une soudaine liberté , il voulait , ailleurs , galoper , et une autre terre marteler ...
Le cheval gris camarguais , comme ses amis , sans harnais , seul , tout à coup , désertait , les hautes herbes du marais ...
Il s'accordait une folle aventure , dans cette nuit claire et pure , avec un galop rebelle et fougueux , sauvage , exhalté et heureux ...
Les mèches de sa belle crinière ondulaient sous la brise légère , sous ses sabots , la tourbe , battue , se délitait en mottes charnues ...
Ses flancs luisaient sous la clarté du croissant de lune argenté , sa tête s'inclinait , comme un bateau , tanguant au gré du tumulte des flots ...
En apercevant la grève de sable , il accélérait son allure admirable , ses naseaux fumaient de plaisir , avec ce besoin intense de hennir ...
Sur la douceur de la plage silencieuse , il savourait son escapade capricieuse , sachant que l'aube naissante orangée le ferait , à la manade , vite , rentrer ...
Il songeait , alors , à son rôle habituel , être près du gardian , obéissant et fidèle , veiller sur le troupeau des taureaux , parader , fièrement , à la fête de l'abrivado ...
Au Pays des Rêves , Crin Blanc vient nous chercher , pour une fantastique et inoubliable chevauchée , mais les Songes se dissipent , au petit matin , au trot , la matérialité de la Vie , revient ...
Le soleil embrase l'horizon , peu à peu , et quand s'éteignent ses derniers feux , la nuit enveloppe dans son manteau la petite maison au bord de l'eau ...
Le calme nocturne s'installe , doucement , parfois , un chien le perturbe , avec son aboiement , quelques fenêtres scintillent , dans le hameau , perché , derrière la maison au bord de l'eau ...
Loin de la frénésie absurde de la ville , elle est posée , là , comme une petite île , et la nature magnifique offre un joli berceau à la tranquille maison au bord de l'eau ...
L'orée du bois et ses touffus bosquets , les grands chênes , les hêtres et les prés , avec leur ombre , enrubannent , comme un cadeau , la paisible maison au bord de l'eau ...
La pleine lune fait scintiller les feuillages , les tuiles en ardoise du clocher du village , et les rangées de vignes , sur le coteau , en haut de la maison au bord de l'eau ...
Sur la colline , en face , de vieilles pierres , des murs délabrés couverts de lierre , et les tours crénelées du médiéval château , veillent sur la maison au bord de l'eau ...
Invisibles , sur les tiges des graminées , les grillons , dans l'herbe haute , veulent mêler leur concert , à celui des grenouilles du ruisseau , en bas de la maison au bord de l'eau ...
De délicats parfums enbaument les allées , une pelouse fraîche côtoie un généreux potager , les haies de cyprès sont taillées , au cordeau , autour de la maison au bord de l'eau ...
Sur la margelle du puits , le chat attend , et observe , avec son regard perçant , une proie imprudente , un minuscule souriceau , égaré , près de la maison au bord de l'eau ...
Dans la moiteur de l'été , les volets ne sont pas fermés , et après l'orage , un filet d'air léger fait onduler la mousseline des rideaux , aux fenêtres de la maison au bord de l'eau ...
A l'abri du monde insensé et un peu fou , les mains se croisent , rien n'est plus doux , que les étreintes et le frôlement des peaux , au milieu de la maison au bord de l'eau ...
Des Rêves tendres s'emparent des coeurs , des Songes envoient leur promesse de bonheur , puis l'aurore inévitable apporte un jour nouveau , dans l'histoire de la maison au bord de l'eau ...
Au creux des murs , un peu prisonnière , petite et carrée ou haute et rectangulaire , elle est le sage témoin des quatre saisons , et l'amie des secrets de toutes les maisons ...
Oriel , ajour , lucarne ou grande baie vitrée , la FENÊTRE aux deux visages peut tout observer ... Elle traverse les âges et subit tous les temps , et , du monde , connaît tous les bouleversements ...
Immobile , laissant pénétrer la lumière , solidement enchâssée au milieu des pierres , on l'entrebâille pour que passe un filet d'air , elle flirte , alors , avec une étoffe légère ...
Transparente , au delà des rideaux qui la décore , elle regarde le moindre mouvement au-dehors ... Son autre face surveille une discrète intimité , protégeant la vie des habitants , en toute complicité ...
Parfois , des jardinières fleurissent son rebord , devant elle , trônent des pots vernissés multicolores ... Par un lierre centenaire , elle peut être masquée , un rosier grimpant la caresse , au rez de chaussée ...
Elle n'ignore aucun des paysages de la terre , mégapoles ou villages , pour elle , n'ont de mystères ... Elle respire , de la nature , les odeurs subtiles , elle entend tous les bruits incessants de la ville ...
Par de suaves parfums féminins , elle est frôlée , elle se réveille avec les effluves du matinal café , les arômes délicats de mets finement préparés , l'imprègnent , mêlés à celui de la cire des parquets ...
Toutes les nuances du ciel , sans cesse changeant , se reflètent sur son verre lisse et brillant , les oiseaux la saluent avec leur furtif passage , elle apprécie les formes et le blanc des nuages ...
Elle peut contempler chaque bleu infini de la mer , une forêt de tuiles rouges ou des toits gris et austères , près des hautes montagnes , les sommets enneigés , ou , à la campagne , les bois , les collines et les prés ...
Elle admire l'éveil des premières fleurs du printemps , se chauffe aux rayons du soleil de l'été ardent , les arbres dénudés de l'automne la désespèrent , elle redoute les frimas et le givre glacé de l'hiver ...
Les gouttes , qui ruissellent sur ses carreaux embués , l'attristent , quand l'orage , sans prévenir , s'est invité , mais quand elle aperçoit , à travers la grisaille , un bel arc irisé , elle oublie les traces humides et retrouve sa luminosité ...
Elle reçoit la visite quotidienne d'un ou deux chats tranquilles , qui espionnent les hirondelles alignées , en face , sur des fils , des pigeons viennent roucouler , des moineaux pour picorer la mie de pain et les graines que les locataires ont parsemées ...
Les FENÊTRES des cités supportent une frénésie journalière , et sont éblouies , dans les avenues , par de vives lumières , insérées dans de charmantes façades blanches à colombages , celles des ruelles apprécient le calme reposant des villages ...
Et quand , à la nuit tombée , on leur ferme les yeux en accrochant les battants de volets bruns ou bleus , elles partagent , alors , le sommeil des demeures , avec le silence des Rêves et leur moelleuse douceur ...
Comme les corolles des roses fragiles , qui s'épanouissent en parfums uniques , puis perdent leur éphémère beauté ...
Comme la pelote de laine docile , qui déroule ses brins magiques , puis disparaît en rangs bien ordonnés ...
Comme la flûte de bois gracile , qui parsème ses mélodies angéliques , puis les dissipe dans un écho feutré ,
Au fil des saisons fugitives , paisiblement , s'envolent les heures , s'enfuit le temps , s'égrènent les paroles , passent les années , s'évanouissent les rêves et les pensées ...
Qu'importe ce furtif voyage temporel , si un bouquet de mots affables s'y mêle , si , avec charme , un flot de sourires l'inonde , et s'il apprivoise l'Amitié sincère et profonde ...
L’aurore envoie ses premières lueurs sur les haies , les bosquets et les fleurs , elle caresse doucement le paysage et frôle , bientôt , tous les feuillages
Sur l’herbe encore un peu mouillée par la matinale et fraîche rosée , un tissu soyeux aux teintes chamarrées s’étale dans le champ à peine éveillé
Ce ventre de toile , petit à petit , gonfle et , lentement , s’arrondit , avec l’air chaud , qui le remplit , en s’engouffrant dans ses larges plis
Elle vacille , un peu , la nacelle en osier , fièrement prête , à se redresser , elle n’a qu’un désir , la montgolfière , s’éloigner , tranquillement , de la terre
Les cordes se détendent , avec souplesse , libérant le gros ballon , avec adresse , le pilote sera bien attentif à l’allumage prudent , lors du tant souhaité décollage
A bord , quelques passagers impatients , un peu angoissés , par le départ imminent , oublient leurs premières craintes fébriles , tant l’envol semble parfait et très habile
Le dirigeable monte vers le bleu azur d’un ciel fort comblé par un air si pur , puis il se laisse porter par les vents et suit , d’une rivière sinueuse , le courant
Là-haut semble s’arrêter le temps , chaque seconde est un enchantement , le brûleur crache dans un rugissement , sa flamme , qui rompt le silence ambiant
Puis , quand , tout autour , s’évanouit cet insolent , mais immanquable bruit , seule compte la divine et splendide vue qui s’offre aux regards ravis et émus
En bas , le panorama affiche sa quiétude, préservé de toute agressive attitude , les villages , les prairies et les côteaux s’exposent en un magnifique tableau
Un château et ses quatre tours , au loin , des bois , des étangs , des petits chemins , tout le décor adopte une taille miniature , une harmonie règne sur la sublime nature
Le voyage n’est pas celui de Jules , l’écrivain , cette exploration du continent africain , avec cinq semaines d’un périple aventureux révélant d’inconnus territoires mystérieux
Ce n’est pas un tour du monde idyllique , mais une simple balade paisible et magique , avec des instants de grâce rarement vécus , un sentiment de douce plénitude , inattendu
Cet aéronef sera un guide bienveillant , cette nuit , pour nos rêves de liberté , nos désirs et nos envies , où seront présentes tant de merveilles et de beauté , où règneront la sagesse , le respect et l’amitié
Une heureuse journée s’annonce , aujourd'hui , dans ce jardin , rue Bel Air , nous voilà réunis , près de toi , ton artiste , ton cher et tendre mari , et , avec leur sympathique gaieté, quelques bons amis
Inévitablement , avec un grand plaisir non feint , aucun verre ne restera , longtemps , plein , pour fêter , d'une contrainte de la vie , la fin , prometteuse de précieux et beaux lendemains
D’un album , tu as tourné beaucoup de pages , tu n’oublieras aucun chapitre, ni leurs images , tu n’as pas ménagé tes efforts , ni ton courage et le prochain livre à écrire n’est pas un mirage
Elles ont été accomplies , les tâches du labeur , tu as donné , de tes compétences , le meilleur , les distances à parcourir ne t’ont , jamais , fait peur , le repos , mérité , est une récompense de bonheur
A présent , bien plus souvent , dans ton logis , sans clavier de travail et sans aucune nostalgie , ton mari , complice des joies et des peines de ta vie , sera choyé , plus que d’ordinaire , et en sera ravi
Chaque jour , tu sauras bien comment apprécier , ce temps qui passera avec une toute nouvelle liberté , dont profiteront , avec délice , tes petits-enfants adorés , tu pourras t’adonner , sans limites , à tes loisirs préférés
Au fil de ces heures bénies , sans doute , pas de source d’ennui , il t’attend , avec impatience , ton merveilleux monde fleuri , de tes aiguilles habiles , pour tes poupons , naîtront de jolis habits , et , verront le jour , de délicates et superbes broderies
Tu auras , au travers des saisons , un autre regard émerveillé , au printemps , sur les fragiles fleurs épanouies du cerisier, sur ses branches lourdes de fruits , ou sur son ombre en été , en hiver, sur ses rameaux dénudés , couverts de givre glacé
Bon vent , mon amie , sur de jolis romantiques sentiers , sur des chemins de réelle quiétude et de sérénité , le cœur léger , l’esprit tranquille et sans regrets , avec tous tes charmants sourires et tes rires , à partager
Elle se repose depuis bien longtemps , cachée par quelques piles de vêtements , sur le fond d’une solide armoire ancienne aux massives et lourdes portes en chêne
Une grâcieuse féminine main l’a couchée , là , dans ce paisible recoin d’obscurité , à l’abri de probables regards indiscrets , avec le désir d’en préserver l’intimité
Sur ses parois en carton brun foncé , des flocons de poussière fine se sont posés , et ses serrures métalliques un peu rouillées se complaisent dans ce sommeil forcé
La petite valise aime son doux refuge tranquille , ignorant le passage de tristes guerres stériles , indifférente à toutes les métamorphoses du monde , progrès et défis mêlés dans une perpétuelle ronde
Parfois enivrée par de subtiles effluves parfumées , celles de foulards ou carrés de soie oubliés , elle connait la puissante senteur du cuir ciré, celui de hauts escarpins , près d’elle , abandonnés
Avec le reposant silence comme meilleur ami , agréables et sereines sont ses longues nuits , elle s’éveille , au petit matin , après avoir rêvé , avec le cliquetis des cintres en fer entrechoqués
Elle perçoit souvent la plainte des charnières , quand les battants de bois s’ouvrent sur la lumière , et les furtifs bruissements des tissus colorés , organdi soyeux , laine moelleuse ou satin léger
Jusqu’à elle parviennent des mélodies étouffées , des rires d’enfants et des pas sur les graviers , elle a écouté les chansons d’un vieux phono et adore les préludes et sonates du piano
Loin de la frénésie et des clameurs de la ville , elle apprécie ces sons feutrés et son rôle utile , protégeant , près de son cœur , secrètement , des objets attachés à des souvenirs émouvants
Elle abrite les témoins d’un temps passé , un fragile bouquet de roses séchées , un carnet de voyages , à l’aquarelle , illustré et un roman sentimental à la couverture abîmée
Elle veille , aussi , sur un écrin d’argent ciselé , où dorment bagues , camées et colliers de perles nacrées , sur une paire de gants blancs et un voile de mariée auprès d’ un petit ours beige à la peluche râpée
La valise usée est la gardienne de vieilles photos jaunies , d’un charmant éventail mordoré , en écaille vernie , elle sait l’écriture et tous les suaves mots d’amour de missives serrées par un ruban rouge en velours
Avec un mouchoir en dentelle et sa délicate broderie , toutes ces jolies choses évoquent une nostalgie et laissent percevoir des moments de bonheur précis où règnent tendresse , plaisir et joies de la vie
Au pays des sublimes et merveilleux rêves, cette nuit , sur des chemins , dans notre mémoire , bien inscrits , avec de précieux trésors dans notre modeste bagage nous aurons , dans l’album des jours heureux , un beau voyage
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Le Pianiste
Après cette chaude et indolente journée d'été , à la faveur bienfaisante de la fraîcheur retrouvée , il ouvre , en soupirant de plaisir , les volets en chêne foncé , ce barrage , aux rayons du soleil intense , imposé
Il regarde , sur la ligne de l'horizon , le rai de clarté , au-delà du champ blond récemment fauché , et la rangée parfaite des meules rondes dorées , regrettant , un peu , l'exubérance végétale dérobée
Il ne verra plus les herbes sauvages danser , ni le balancement des fines tiges des graminées , agréablement caressées par des vents légers , ondulant en vagues de jolis verts nuancés
Il songe , avec nostalgie , aux dernières couvées , espère qu'aucun nid douillet n'aura été broyé , que les jeunes passereaux auront pu , à temps , s'évader et goûter à leur cher envol vers la liberté
Quand de frêles silhouettes présentent leur ballet , voltigeant , avec grâce , autour des haies et des bosquets , de ses sombres inquiétudes , le voilà délivré , en observant tariers et bruants posés sur les piquets
Sans bruit , plane une buse , ses ailes brunes bien déployées à la recherche d’un rongeur aventureux , sur les pailles , égaré , puis le rapace s'éloigne , en tournoyant dans la semi-obscurité qui étend sa cape bleutée sur les reliefs et les vallées
La turbulence mécanique , peu à peu , enfin étouffée , laisse sa place à la paix nocturne tant désirée , les hôtes des cités et des campagnes aspirent à leur sérénité , malgré leurs craintes face au trouble de la mondiale actualité
Mais là , avec cette nature , affranchie de toute adversité , méditant devant ces espaces de pureté , il est comblé , à l'arrière des crêtes sombres dentelées , la lune va se lever , vision féérique , emplie d'une douce magie , pour l'inspirer
Satisfait , il s'éloigne de ce tableau à la splendeur inégalée , abandonnant l'astre radieux à son décor constellé , entre dans la pièce où l'attend son instrument noir laqué et savoure quelques larmes de brandy avec son café
Il aime l'atmosphère confortable , en toute simplicité du salon paisible , avec ses quelques meubles cirés , où des lampes à pampilles diffusent leur lueur ambrée , il sent le délicat parfum des roses dans leur vase en verre fumé
Des bibelots trônent sur des napperons en dentelle ajourée présents reçus de mains amies ou souvenirs de pays étrangers , figurines en albâtre ou multicolores folkloriques poupées , quelques photos et des bougeoirs ornent le rebord de la cheminée
Des poteries fleuries , en porcelaine ou céramique vernissée quelques statuettes africaines , dans le noir ébène , ciselées , une collection de coffrets et d’oiseaux en matières variées , décorent des petites niches, dans des recoins en pierre taillée
Sur deux murs blancs , des cadres projettent leurs reflets dorés et les paysages des toiles ne s'avèrent pas totalement figés , une ravissante sculpture contemporaine en bronze patiné profile , au bas d'un guéridon , l'ombre d'un couple enlacé
Sur des tentures indiennes , d’un lointain voyage , ramenées , des danseuses font scintiller leur robe , en fils de soie , tissée , et l’arbre de vie d’une grande tapisserie en laine tressée , expose les symboles des traditions culturelles de l’humanité
Dans la bibliothèque en palissandre , des ouvrages , de cuir reliés , côtoient maints romans ou récits d’auteurs du temps passé ainsi que de grands livres illustrés , à la couverture glacée, racontant la flore , la faune et l’histoire du monde entier
Dans une alcôve , une guitare et une flûte chromée sommeillent , attendant leur tour , pour s’animer , quand , avec des amis , parfois , un trio est formé , pour quelques sonates , rondos ou ballades répéter
Quand sur son épaule , se pose la main de sa bien-aimée et qu’un baiser , sur sa joue , est tendrement déposé , le pianiste , sur son tabouret de velours beige capitonné , effleure, déjà , avec ses premières gammes , les touches du clavier
Tandis qu’elle s’installe parmi les coussins soyeux du canapé , avec le labrador couleur sable , venu s’étendre à ses pieds , et écoute , avec bonheur et bienveillance , les accord parfaits , le musicien choisit quelques feuilles dans ses partitions préférées
Mais peu lui importe cette alchimie de notes sur les portées , tant il maîtrise son art , avec la longue expérience des années , il interprète les mélodies avec élégance , les yeux à demi-fermés , oubliant , sur son front , quelques mèches de sa chevelure grisée
Les harmonies se succèdent en rondes , noires et croches entrelacées , avec trilles et arpèges , les mesures sont , avec talent , apprivoisées , les mains habiles exécutent fugue baroque ou scherzo passionné , le Pleyel vibre avec ses tonalités , ses lents murmures ou ses tempos rythmés
Les sentiments et l’âme des compositeurs emplissent la maisonnée , quand la musique se dévoile avec ses émouvantes sonorités , comme une bonne lecture ou une soirée familiale ou d’amitié , qui apaisent les doutes et réconfortent les cœurs blessés
Au Pays des Songes , avec les anges mélomanes et leur sensibilité , nous pourrons , pendant quelques heures , à un avenir serein , rêver, leur concerto romantique sera un partage sans individualité , où s’effaceront les tristesses , les différences et les rivalités
- Juillet 2015 -
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Destination inconnue …
Mais où vont tous ces floconneux nuages blancs , verront-ils des plaines , des villes ou l'océan ? Où les mène leur long voyage dans l'azur immense , vers Venise , Amsterdam , Samarkand ou Byzance ?
Jusqu'où volent tous ces beaux papillons si frêles , sollicitant , sans trêve , leurs multicolores ailes , batifolant d'une fleur des champs à un épi de blé , frôlant parfois nos épaules , par l'été , dénudées ?
Quelles contrées australes salueront l’arrivée de ces oiseaux , cigognes , oies sauvages , grues cendrées ou milans royaux , privés de leur pitance sur leurs terres , par le rude hiver , gelées , migrant avec courage , heureux quand leur périple est terminé ?
Vers quels paysages se dirige , là-haut , la montgolfière , emportant des visiteurs pour un baptême de l’air ? Après un survol de la nature paisible et de ses beautés , où atterrira le ballon coloré , près d’un lac ou dans un pré ?
Vers quels flots serpente le frais petit ruisseau , caressant le pied des saules ou des fragiles roseaux ? A quelle rivière mêlera-t-il son eau claire si pure , à quelles méandres confiera-t-il ses murmures ?
Et quels rivages connaitra ce message prisonnier , par désespoir ou par jeu , du haut d’une falaise , jeté ? Pendant combien de jours flottera la bouteille de verre , au gré des tempêtes et des vagues capricieuses de la mer ?
Par quel écumeux tourbillon salé sera saisi le coquillage , quand le ressac l’entraînera loin du sable doré de la plage ? Reviendra-t-il sur la grève humide , avec la montante marée , aura-t-il rejoint , dans les grands fonds , poissons et crustacés ?
Quel désir motive la marche de ce randonneur solitaire , avec quels sentiers pierreux s'accomode son itinéraire ? Avec son sac de toile , son compagnon de route fidèle , a-t-il décidé de porter ses pas jusqu'à Compostelle ?
Jusqu’où ces hommes vêtus de cuir et presque sans visage chevaucheront-ils leur lourde machine , avec tant de tapage ? Très fiers de la puissance de leur engin aux chromes lustrés , veulent-ils rallier un festival ou partent-ils pour une amicale virée ?
Quelle destination auront choisi ces estivants chanceux pour échapper à leur quotidien et se reposer un peu , formant , avec leur trajet , un long ruban sur les voies bitumées ou trouvant le calme bienfaisant des chemins des écoliers ?
Quel site insolite leur montrera des merveilles tant admirées , falaises vertigineuses ou hautes montagnes enneigées , forteresses sur leur éperon rocheux ou château médiéval , cascades , grottes ou le célèbre Colorado provençal ?
Vers quels villages fleuris roulent ces heureux vacanciers , sillonnant des régions verdoyantes , où règne la tranquillité ? Après avoir laissé , dans le bleu du ciel , leur vaporeux filet , dans quel pays exotique ces avions déposeront-ils leurs passagers ?
Quels nouveaux horizons s’offriront à ces bateaux quittant le port , comme ce catamaran tanguant avec son navigateur seul à bord ? Quelle crique limpide chercheront ces plaisanciers et leur voilier , où ces braves marins et le capitaine du thonier iront-ils pêcher ?
Et quand , au Pays des Rêves , nous serons dans les bras de Morphée , irons-nous sur une île mystérieuse et près de son lagon turquoise rêver ? Peut-être flânerons-nous dans de charmantes allées d’un jardin enchanté , sans doute le sommeil nous entraînera vers les rives du repos tant apprécié …